Du reportage au chef-d'œuvre
La visite du chef d'État français à Anvers fut un événement important, autant pour la ville du Diamant que pour Bonaparte. Napoléon avait de grands projets pour Anvers. Il voulait en faire un port moderne qui jouerait un rôle commercial et militaire de premier plan au sein de l'Empire français.
Dans le cadre de ces festivités, la ville chargea le peintre anversois Mathieu-Ignace Van Bree (1773-1839) d'esquisser quelques chars aux côtés des statues et des arcs de triomphe qui ornaient l'hôtel de ville. Van Bree avait déjà peint deux allégories, en 1801, qui représentaient un Bonaparte glorifié.
Au cours de cette visite, les œuvres conquirent Joséphine de Beauharnais, l'épouse de Bonaparte, qui exprima son désir qu'un tableau vînt immortaliser l'événement. La commande officielle ne fut placée qu'en 1807 par Dominique Vivant Denon, alors directeur du musée Napoléon, et Van Bree toucha 9 000 francs pour sa réalisation.
Mathieu-Ignace Van Bree prépara la toile avec une grande minutie : il peignit d'abord plus d'une centaine de personnes, parmi lesquelles des dirigeants régionaux du département, l'administration communale d'Anvers et quelques Officiers français hautement gradés. Il esquissa également des personnalités anversoises importantes sur le plan économique et financier, comme l'entrepreneur allemand Georg Kreglinger. Tous ces dessins sont aujourd'hui conservés au Cabinet des Desseins du musée du Louvre.
Ensuite, Van Bree produisit deux œuvres identiques, mais de formats différents. Le petit format (77 x 126 cm) appartient à la collection du MAS (numéro d'inventaire AS.1959.097). Le grand format, une peinture à l'huile, est exposée au château de Versailles.
Bree, Mathieu-Ignace Van (peintre), Étude pour le tableau « Entrée de Bonaparte premier consul à Anvers, 18 juillet 1803 », AS.1959.097, Collection Ville d'Anvers, MAS, photo : Bart Huysmans & Michel Wuyts