Collier royal
Le MAS conserve de nombreuses pièces d'orfèvrerie majeures, et notamment des objets destinés tout particulièrement au milieu des guildes. Ce collier provient d'une guilde d'arbalétriers allemande ou néerlandaise qui avait saint Georges pour saint patron.
La guilde des arbalétriers de Saint-Georges était une garde civile armée chargée de la sécurité d'une ville ou d'une commune. Ces guildes étaient aussi des amicales qui s'exerçaient au tir à l'arbalète. Elles ont existé du Moyen-Âge jusqu'à la Révolution française. Anvers aussi comptait une très ancienne guilde des arbalétriers ainsi que cinq autres guildes armées.
Lors des rencontres d'une guilde d'archers, l'apparat était de mise. Ce grand collier, par exemple, est un collier de cérémonie composé de vingt maillons, d'un médaillon, d'une plaque de poitrine, d'un oiseau couronné et de blasons. Le « roi de la guilde » le portait autour du cou lors des festivités. Pour devenir roi, il fallait remporter le concours de tir au papegai. Au roi d'ajouter à ses frais un blason en argent au collier. Trois victoires permettaient de devenir empereur.
Chaque maillon est orné d'un briquet bourguignon : deux flèches croisées entourées de branches et de feuilles de chardon.
Le collier arbore également un médaillon formé de feuilles ouvragées avec, au centre, une fleur surmontée d'un saint Christophe.
Sous le médaillon, une plaque de poitrine creuse contient deux figurines sur un socle : saint Georges terrassant le dragon et un personnage couronné dans un long manteau. Entre les deux socles, un blason émaillé gothique affiche un lion.
Au-dessous est accroché un oiseau couronné (papegai) aux ailes déployées. Il se tient sur une branche.
Divers éléments sont accrochés à l'oiseau : un blason vierge, un blason portant des armoiries composées de deux créneaux, un arc à main et un fusil miniature ainsi qu'un médaillon représentant un saint Georges sculpté et ciselé à cheval et combattant le dragon. Au dos, un blason carré porte l'inscription PS.
Extrait de : Verslagen zittingen Bestuurlijke Commissie van het Museum van Oudheden - 1910 – 1938
Ce rapport indique qu'une séance spéciale de la commission du musée a eu lieu le 12 décembre 1930 au sujet de l'achat de cet objet à la famille Osterrieth. Montant de l'acquisition : 75 000 francs (soit aujourd'hui 1750 euros environ). L'acquisition a été annoncée par voie de presse.